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L'invasion d'un cours d'eau n'est pas immédiate après l'installation d'une première renouée du Japon. Le pied initial va s'étendre sur un mètre ou plus chaque année grâce à la pousse des rhizomes dans le sol. Mais le réel facteur d'invasion est l'arrachage et la dispersion de ces rhizomes par des crues ou des travaux. La vitesse d'invasion dépend donc des événements hydrologiques et de la capacité des crues à éroder les massifs existant, ou des travaux réalisés dans le cours d'eau pouvant disperser des rhizomes. Quelques exemples de rivières envahies sont décrits ci-après.

La Ménoge en Haute Savoie (affluent de l'Arve).	Le Régrimay dans la Drôme (affluent du Dollure).	Les Usses en Haute Savoie (affluent du Rhône).	Le Gier dans la Loire (affluent du Rhône).	Le Coudoulous dans le Gard (affluent de l'Arre puis de l'Hérault).
La Ménoge, petite rivière de montagne, est l'un des cours d'eau les plus envahis de Haute-Savoie. L'invasion initiale vient d'un petit site d'extraction de graviers situé très en amont. A partir de ce site, la plante s'est propagée sur tout le cours aval (environ 18 km). Des travaux de curage ont par la suite probablement accéléré la propagation de la plante sur le cours d'eau.	Ce petit cours d'eau drômois a été colonisé par les renouées à partir de 2 petites combes affluentes très pentues, au bord desquelles des travaux routiers ont été réalisés (l'invasion touche 16 km de réseau consécutif.	Les Usses est sans doute le cours d'eau le plus envahi de la Haute Savoie (20 km). L'invasion a très probablement été provoquée et accélérée par les importantes extractions de graviers.	Cette rivière dont le cours est presque entièrement artificiel, est l'une des rivières les plus envahies (sur 28 km) en Rhône-Alpes. Le Gier a subi de nombreux travaux de rectification ou recalibrage notamment lors de la construction de l’autoroute dans les années «50», puis après la crue exceptionnelle de 1977 (recalibrage à Givors) et enfin lors du passage dans son lit du collecteur d’eaux usées, dans les années «80». Ces nombreux terrassements dans le lit sont sans doute à l’origine du très fort envahissement du cours d’eau.	Le Coudoulous, torrent qui descend des Cévennes, est l'un des cours d'eau les plus touchés du Gard. Les renouées ont été introduites dans un petit talveg il y a une quarantaine d'années, probablement à partir de tiges coupées. Aujourd'hui la plante a envahi aussi l'Arre et commence à coloniser la Haut-Hérault. Elle a donc parcouru 25 kilomètres en une quarantaine d'années et déjà envahi 15.5 km.

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